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Channel: histoire du Plateau Mont-Royal
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«UN PETIT HÔPITAL....OUI, MAIS C'EST POUR LES PETITS ENFANTS»

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Lors de sa création en 1907, l’hôpital Sainte-Justine pour les enfants s’installe sur la rue Saint-Denis près de la rue Roy.  Les douze petits lits du début font rapidement défaut et il faut trouver plus grand.  Il déménage alors, en 1908, dans cette maison de la rue De Lorimier au sud de la rue Rachel. 

Sainte-Justine rue De Lorimier

source : archives de l'hôpital Sainte-Justine

Innovateur pour l’époque, l’hôpital est une création du docteur Irma Levasseur et de Dame Justine Lacoste-Beaubien, qui en dirigera les destinées jusque dans les années 1960.  Dans la première décennie du XXème siècle, le quart des nourrissons montréalais décédaient dans leur première année de vie; il y avait urgence.  Ce deuxième immeuble est aujourd’hui démoli et c’est l’école Saint-Joseph qui occupe les lieux.  Cette villa dite « à l’italienne » possèdait une «jumelle» qui elle existe toujours, un peu plus au nord.  Cette maison s'appelle «la Maison Henriette Moreau» du nom de l'épouse d'un des frères Lionnais; promoteurs immobiliers du Village de DeLorimier.  L’école l’a d’ailleurs récemment intégréà ses installations en y aménageant sa bibliothèque. 

Sainte-Justine quittera le quartier en 1914 pour déménager sur  Saint-Denis angle Rosemont; et plus tard sur la Côte Sainte-Catherine.

La maison ayant servie d'accueil à l'hôpital Sainte-Justine apparaît sur cette autre illustration de 1901, avec la mention «résidence de l'échevin Jos. Brunet».

On se rappelle que la Ville de De Lorimier est finalement annexée à Montréal en 1909.  Nul doute que cette petite municipalité, avec sa couverture arborée si remarquable, qui faisait la beauté de ses rues, devait être vraiment magnifique.

Une petite note en terminant.  Elle s'adresse aux bricoleurs et aux "rénovateurs".  J'aimerais qu'ils prennent un moment afin de considérer la somme de travail que réclamait ce foisonnement de boiseries et corniches à peindre.  Cela montre bien la différence de perception de la notion de temps entre notre société actuelle et la société"victorienne" qui, semble-t'il, n'était pas très chiche de son temps.  C'est d'ailleurs malheureusement ce luxe de détails nécessitant un entretien soutenu qui a fait le plus mal à notre magnifique patrimoine architectural du Plateau.  Heureusement il en reste encore; et il est important d'en prendre soin.

Hôpital Sainte-Justine EZ Massicotte

 

source : BAnQ / Fonds Massicotte


"Vous êtes trop jeunes pour prendre le métro"

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Le métro de Montréal reçoit cette semaine ses premières voitures "Azur".  Cela nous rappelle aussi que le métro, inauguré en 1966, fête son demi-siècle d'existence.  En 1957, ces petites filles ne peuvent pas encore prendre le métro; mais c'est pour la simple raison qu'elles ne sont pas assez vieilles, puisque le métro ne sera construit que 10 ans plus tard. 

caisse populaire St-Sacrement 1957 B photo Claude Décarie

La scène se déroule angle de l’avenue du Mont-Royal et de la rue Berri.  La construction du premier édifice de la Caisse populaire du Saint-Sacrement, à droite de la photo, se termine à peine et les rails du tramway sont toujours visibles, puisque celui-ci ne cesse de circuler à Montréal qu’en 1959.  L’édifice de gauche fait partie du sanctuaire du Saint-Sacrement et il est toujours debout.  La construction du métro obligera la démolition de plusieurs maisons des rues Berri et Rivard; ainsi que celles des commerces voisins de la Caisse sur Mont-Royal.  Ce n’est qu’au début des années 1990 que cette dernière déménagera dans l’édifice de l’ancien « Mont-Royal Barbecue » ou elle se trouve toujours.  On amorce alors l’aménagement de ce qui deviendra en 1996, la Place Gérald-Godin et le cœur vibrant de l’avenue du Mont-Royal.

On parle actuellement de repenser l'aménagement de la Place et éventuellement de relocaliser la bibliothèque du Plateau Mont-Royal dans le terrain de stationnement du monastère.  Beaucoup de changements en vue.

"Une banque historique sur l'avenue du Mont-Royal"

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Quand j’étais petit, j’ai déjàété le petit garçon le plus riche du monde !  J’avais même mon propre coffre-fort !

 En fait, mon père m’avait offert une petite tirelire en métal, prêtée par la Banque d’Épargne de la Cité et du District de Montréal.  Pour moi, elle semblait très solide et surtout, très sûre ; avec ses véritables clefs et sa lourde porte.  On ne parle pas ici d’un vulgaire cochon rose en plâtre ; qui doit être finalement sacrifié pour obtenir le fruit de nos économies ; Non, Non !  Un véritable coffre-fort, avec une clef qui permet des retraits et une gestion avisée de notre gros 6.75$ ; bien sûr avec l’aide du parent détenteur de la fameuse clef.

 

DSCN6922

 

En fait, voici la véritable pièce de collection (photo d'Ange Pasquini)

coffre-fort 2

 

J’avais malgré tout l’impression d’être vraiment riche.  Parfois, mon grand-père me donnait en cadeau, un grand cinquante sous rond ; une roue de «gros chars» comme il disait.  Alors là, c’était le comble du ravissement, d’entendre le bruit sourd de la pièce qui tombe dans la tirelire.  C’était probablement ce genre de plaisir, qu’entretenait le Séraphin des «Belles Histoires».  Mais, pour un enfant de cinq ans ; c’est quand même pas très inquiétant !

Ces souvenirs me ramènent plus de soixante ans en arrière et bien que la banque s’appelle maintenant «la Banque Laurentienne», c’est toujours la même institution ; la succursale est toujours au même endroit et elle a fait récemment les frais d’une rénovation en profondeur.  Pour moi, c’était même le troisième décor de cette succursale que je voyais.  Ce n’est pas banal.  Comme je conserve toutes sortes de choses (et que mes parents faisaient de même avant moi) j’ai retrouvé dans mes vieilles boîtes pleins d’articles reliés à cette banque.  Cela m’a donné l’idée de leur proposer que notre société d’histoire organise dans la succursale, une petite vitrine-exposition afin de marquer l’inauguration de leurs nouveaux locaux.  J’avais différents artefacts illustrant les opérations de cette banque (carnets bancaires, chèques anciens, cartes de guichet, etc.) et je pensais intéressant que notre société montre ça aux gens du quartier.

Il faut dire que cette succursale bancaire est la plus ancienne de l’avenue du Mont-Royal ; même si elle est maintenant la plus moderne !  Elle existe au même endroit depuis plus d’une centaine d’années.  L’histoire de l’institution elle-même n’est pas banale non plus puisque que c’est à l’instigation de Monseigneur Bourget lui-même, que différents hommes d’affaires montréalais, dont plusieurs notables du quartier, ont mis sur pied cette institution de la Banque d’Épargne de la Cité et du District de Montréal ; qui visait prioritairement à promouvoir l’épargne chez les francophones montréalais.  Outre de grands noms comme Louis-Joseph Papineau, Louis-Hippolyte Lafontaine ou Georges-Étienne Cartier ; on retrouvait parmi les fondateurs ou directeurs ; les noms de Boyer, Comte, Fabre et même le docteur Pierre Beaubien de Saint-Louis du Mile-End.

La Banque Laurentienne ayant préféré décliner notre offre (nous aurions quand même bien aimé entendre tomber quelques «roues de gros chars» dans notre maigre budget ; mais ce sera pour une autre occasion), nous pensions qu’il serait malgré tout intéressant de verser les photos et quelques explications à notre site internet ; pour le bénéfice de ceux qui aiment se rappeler de vieux souvenirs.

Voici donc quelques éléments de cette petite collection.

 

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Tout d’abord, les vieux carnets du grand-père ; ainsi qu’un chèque datant de 1920 ; versé sur l’hypothèque de la maison qu’il avait achetée quelques années plus tôt, rue Christophe-Colomb.

 

 

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Des chèques rédigés dans la langue de Shakespeare

 

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Des livrets presque "Flower Power"

 

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À cette époque, la banque est une institution importante et le «gérant de banque», un homme encore plus important.  À cette époque, les banques ne courent pas après les clients pour leur prêter de l’argent ; c’est plutôt le contraire !  Le gérant à droit de vie ou de mort sur l’emprunt ; d’où l’importance de son statut. 

Les opérations bancaires étaient également fort différentes d’aujourd’hui.  Toutes les opérations s’effectuaient en personne et toutes les transactions étaient inscrites manuellement, à la plume, par le caissier, dans le carnet de l’épargnant et dans le «grand ledger» de la banque.  Par la suite, des «machines» sont venues prendre charge des écritures.

 

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Plusieurs années plus tard, l’arrivée de l’électronique et de l’internet est venue transformer le monde bancaire et les façons, pour les clients, de faire affaires avec la banque.  L’apparition des caissiers automatiques a par la suite facilité l’accès à l’argent à toutes heures du jour et a finalement transformé les clients en «caissiers virtuels».  Les reçus de guichet et les relevés électroniques ont depuis remplacés les livrets.

 

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Ces livrets ont aussi revêtus de nombreux habillages au fil du temps.  Bien sûr, pendant un long moment, la banque s’est appelée la «Montreal City and District Savings Bank» ; mais elle fut surtout connue sous le nom de «Banque d’Épargne», avant de devenir la Banque Laurentienne.

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C’est assez intéressant de penser qu’un emplacement commercial de l’avenue du Mont-Royal puisse demeurer aussi longtemps au même endroit et continuer d’exister malgré autant de changements dans son fonctionnement et dans son environnement d’affaires.  Entre Monseigneur Bourget et aujourd’hui, il en est passé des «trente sous» dans les caisses de cette banque.

 

En passant ; j’ai toujours ma petite tirelire et je la trouve toujours «impressionnante»

 

 

 

Un chemin de fer incliné

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Le Plateau Mont-Royal a toujours recelé des secrets ou offert des activités uniques.  Par exemple, pendant longtemps, l’accès au sommet du mont Royal ne peut se faire qu’à pieds, en empruntant le chemin Olmsted qui serpente sur la montagne depuis les entrées de la rue Rachel et de l'avenue du Parc; ou par celle de la rue Peel et de l’avenue des Pins.  Le chemin est nommé en honneur de Frederick Law Olmsted, l’architecte paysagiste qui traçe les plans de ce magnifique parc montréalais en 1876.  La partie Est du parc déborde alors sur le territoire du Plateau et englobe l’actuel parc Jeanne-Mance.  

Les gens font la promenade à pieds ou grimpent en calèche jusqu’au sommet.  Olmsted a imaginé un concept où il offre au fil de la promenade divers paysages; clairières, boisés, vallées, afin d’agrémenter la randonnée dans le parc et faire ressentir diverses émotions au promeneur.  On est à ce moment bien loin de la ville enfumée et turbulente. 

L’engouement des montréalais pour le mont Royal est tel qu’en 1885 on construit un funiculaire qui amène les gens à un observatoire qui permet d’observer tout l’est de Montréal et d’embrasser du regard toute cette belle petite ville de Saint-Jean-Baptiste et une partie du centre-ville.  Le trajet se divise en deux parties; une qui origine de la rue De Bleury et Duluth, où le visiteur emprunte un premier wagon qui l’emporte sur une voie plutôt horizontale, jusqu’au pied du funiculaire proprement dit.  Le promeneur change alors de «véhicule» et monte dans une cabine à plusieurs niveaux qui grimpe sur des rails à crémaillère jusqu’à l’observatoire.  Le tout est opéréà vapeur et chaque wagon se déplace en synchronisme avec l’autre; celui qui descend entraînant par son poids celui qui monte.  Cette «attraction» est très populaire et permet aux montréalais d’amorcer leur histoire d’amour avec la montagne.  On aime aller sur la montagne pour fuir l’air pollué de la ville, mais surtout pour  admirer le panorama de la métropole.  C’est encore le seul endroit pour ce faire, puisque ce n’est qu’en 1906 que la terrasse du grand chalet de la montagne sera aménagée. 

En 1918, on se résigne finalement à fermer le funiculaire car la structure est devenue dangereuse.  Il sera démoli en 1920, mais le promeneur attentif peut encore voir quelques vestiges de la structure sur les pentes du mont Royal.  La photo suivante montre les restes d'une assise de l'installation du funiculaire.  (cliquez sur les photos pour les agrandir).

vestiges funiculaire du Mont-Royal Gabriel Jacob Asource : photo de Gabriel Jacob sur le site Montreal Then & Now. 

Après sa démolition, ce n’est qu’en 1924 (depuis la Côte-des-Neiges) et en 1930 (depuis l’avenue du Parc) que les montréalais peuvent emprunter le tramway pour grimper à nouveau sur la montagne, sans trop d’efforts.

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La gare du «Incline Railway» qui vous invite au voyage pour 8 sous seulement.  On voit à l’arrière plan le dôme de la chapelle de l’Hôtel-Dieu.

PMR funiculaire BAnQ

SOURCE   BAnQ

Très belle carte postale ancienne colorisée montrant la fin de la première section horizontale du trajet du funiculaire.  On aperçoit aussi les deux cabines ainsi que la plate-forme d’observation au haut de la pente.

 

G-1483funiculaire

Source Archives de la Ville de Montréal

La deuxième section du trajet circule à certains endroits au-dessus du chemin Olmsted.  Un escalier situé tout à côté du funiculaire permettait également aux promeneurs de revenir à pieds.

panorama 1906Source BAnQ 

Panorama vers le Plateau Mont-Royal depuis la plate-forme d’observation du funiculaire.  On voit une foule de détails sur cette photo lorsque vous l'agrandissez.  Entre autres un grand réservoir dans le parc Jeanne-Mance, près de la rue De l'Esplanade, derrière les ailes de l'ange du monument de Cartier.  On peut voir également la villa Piedmont en bas à droite (voir "des chateaux sur le Plateau")

commerces de quartier et clientèle fidèle

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Depuis quelques temps , les spécialistes s'inquiètent de l'avenir des artères commerciales des quartiers anciens montréalais. Cette photo laisse plutôt deviner l’atmosphère d’une autre époque.  La foule, massée devant le magasin L.N.Messier Ltée, angle Fabre et Mont-Royal, attends les résultats d’une quelconque campagne de marketing de ce grand commerce du Plateau Mont-Royal.  À n’en pas douter, les tirages offrant souvent des prix très alléchants ont encore la cote. 

Ce magasin «départemental» sert alors de phare au succès commercial de l’avenue.  On y retrouve le premier et unique escalier mécanique de l’avenue du Mont-Royal; ce qui lui confère une certaine notoriété et une touche assurée de modernité.  Messier s’est fait connaître entre autres, par ses campagnes de publicité inusitées comme celle de la vente des minis voitures Austin 850, pour la modique somme de 850$.  Le magasin a également offert des bicyclettes 26 pouces, pour 26$.  Mon petit salaire de camelot m'a d'ailleurs permis de m'en procurer une qui pendant plusieurs années a fait ma grande fierté.  Ces bicyclettes venait je crois de Tchécoslovaquie; ce qui a l'époque ne semblait malheureusement pas être un gage de grande qualité.  Pour moi, cela demeurait quand même la plus belle du monde.

Ces années 1950 correspondent à un des âges d’or cycliques de cette grande rue commerciale.  L’annonceur vedette Roger Baulu, adulé du public, est le porte parole du magasin, ce qui lui assure une grande visibilité dans tout Montréal.  L’endroit est aujourd’hui occupé par le commerce l’Aubainerie.

 

Lsource : Fonds J.O. Allard  BAnQ

 

LE NOUVEL ÉDICULE DU MÉTRO MONT-ROYAL

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On parle beaucoup du nouvel édicule du métro Mont-Royal qui est attendu avec impatience,  Le réaménagement de la Place Gérald-Godin fait aussi l'objet de discussions enflammées.  Il est aussi question de relocaliser la bibliothèque du Plateau sur le terrain adjacent à l'ancien monastère des Pères du très-Saint-Sacrement de l'autre côté de la rue.  Beaucoup de travail en perspective. 

Mais cela n'est rien comparé aux travaux de construction du métro de Montréal.  La photo montre le chantier de la station Mont-Royal au milieu des années 1960.  Le maire Jean Drapeau a sorti ses travaux herculéens de préparation de l'Exposition universelle de 1967; et des moyens d'y accéder adéquatement en construisant un métro qui fera la fierté des montréalais.  D'ailleurs, les deux projets sont en parfaite symbiose puisque c'est avec la pierre excavée par le percement des tunnels du métro, que l'on construira les îles de l'Expo sur le fleuve Saint-Laurent.  Comme disait justement la chanson de l'Expo...."Un jour, un jour quand tu viendras.... Nous te ferons la fête, sur une île inventée, sortie de notre tête, toute aux couleurs de l'été". 

Mais elle n'est pas facile à sortir cette pierre.  L'accès au tunnel se fait en tranchée et les camions doivent rejoindre les travaux par une pente abrupte.  Alors, la prochaine fois que vous emprunterez l'escalier du métro, essayez de vous imaginer le trajet emprunté par ces camions. 

MÉTRO MONT-ROYAL

En plein coeur du Plateau, le carrefour Mont-Royal et Saint-Laurent

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En 1928, le carrefour Saint-Laurent et avenue du Mont-Royal représente le point névralgique du quartier.

 

1928 Avenue du Mont-Royal coin Saint-Laurent vers l'est, Archives de la Ville de Montréal,VM098-Y-D2-P056

source : Archives de la Ville de Montréal  /  fond de la CSEM

 

C'est le coeur commercial du futur Plateau qui est en mutation.  Tout juste à notre gauche mais hors du champ de la photo, se trouve le fameux magasin départemental "Mont-Royal";  le plus grand magasin du "nord" de la Ville. 

La faible densité des constructions en place témoigne de la réalité du tissu urbain des anciens villages du secteur.  Petits bâtiments, façades de bois, on sent bien que tout ça va bientôt changer.  Nous voyons sur cette photo, la deuxième génération de bâtiments de l'ancien Village de Saint-Jean-Baptiste. Les premiers, petits bâtiments avec toiture à deux versants, ont été remplacés par ceux que nous voyons sur la photo.  Ça bouge dans le coin !  D'ailleurs, les poteaux téléphoniques et les nombreux fils qui tissent leur toile au-dessus de la rue nous disent que le progrès est à nos portes et que les tramways montréalais, qui se dirigent dans toutes les directions, sont porteurs d'avenir. 

À cette heure du jour, il n'y a pas encore beaucoup d'activités ni de passants, mais un policier doit malgré tout assurer le bon ordre entre tramways et voitures, car les feux de circulation ne sont pas encore inventés.  Comme quoi le progrès n'est effectivement pas encore tout à fait arrivé.

La photo suivante de 1975 nous montre un peu de ce progrès.  Le tramway a été remplacé par les autobus et le vieil immeuble a lui aussi été remplacé par l'édifice LANDRY, aussi appelé le "Belmont".

Mont-Royal et Saint-Laurent juin 1975 Robert N

source : Robert N. Wilkins sur le site MTL Then and Now

Ce sont les archives de la Commission des services électriques de la Ville de Montréal qui nous offrent toutes ces photos anciennes de Montréal.  La Ville amorçait un long processus d'enfouissement des fils aériens et les administrateurs de la CSEM souhaitiaient montrer les avantages d'une telle opération en montrant des photos avant-après.

Le temps passe ...mais la belle horloge de la Banque d'Épargne est toujours là.

De grands arbres centenaires

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Actuellement, la Ville procède à l'abattage de quelques grands peupliers centenaires qui occupent la partie centrale du parc La Fontaine.  Ces arbres avaient été plantés afin d'encadrer ce qui était un circuit de parade situé dans la partie du parc autrefois occupée par les militaires.  Plusieurs sont déjà disparus et il est triste de voir cet "aménagement historique" disparaître peu à peu.  Certains disent qu'il aurait fallu prévoir leur vieillissement et replanter de nouveaux arbres; d'autres pensent qu'un suivi rigoureux et un élaguage préventif auraient pu prolonger leur durée; d'autres enfin disent, laissons le processus de consultation citoyenne actuellement en cours suivre son chemin.  Personnellement, j'aurais aimé voir se prolonger ce paysage (même évolutif) pour le simple bonheur de faire partager la fascination de voir de tels géants continuer de nous offrir le son de leurs bruissements quant le vent glisse dans leur feuillage.  À suivre.

La photo suivante nous les montre vers 1927 et il est facile de distinguer l'emplacement de ce terrain situé dans la partie centrale du parc.

Vue aérienne du parc La Fontaine vers 1930 VdeM

 

source : Archives de la ville de Montréal (cliquez pour agrandir la photo)

Dans la photographie aérienne, on aperçoit également une partie de l'aménagement de la partie ouest du parc; la partie dite "romantique".  On constate aussi que la fontaine lumineuse n'est pas encore installée (1929) et que l'école primaire-secondaire Le Plateau n'est pas encore construite (1931).  La partie est du parc nous montre, quant à elle, son aménagement "à la française".  On aperçoit aussi au loin dans le haut à gauche, le terrain qui sera occupé dans quelques années par le parc Sir Wilfrid Laurier.  On a terminé le remplissage des anciennes carrières qui occupaient les lieux et on laisse reposer et se tasser le sol un peu avant de procéder aux aménagements.  La dimension du terrain va de Brébeuf jusqu'à Saint-Hubert.

Les résidences du "nouveau" boulevard Saint-Joseph commencent à peine à sortir de terre et le tronçon tout juste à l'ouest de l'église Saint-Stanislas ne semble pas encore avoir été démoli afin de permettre le prolongement du boulevard vers l'est.  Le "futur" quartier Rosemont, en haut à droite, est toujours largement agricole ou à tout le moins, pas encore développé.


Un gros pont au-dessus du parc Laurier

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Au XIXème siècle, le chemin de fer était le principal moyen de transport terrestre assurant le mouvement des biens et des personnes sur de longues distances.  Dans le dernier quart du siècle, c'est le projet du train de la colonisation du Curé Labelle qui volera la vedette et qui assurera en octobre 1876 la première liaison Montréal Saint-Jérôme. 

pont au-dessus des carrieres parc laurier BAnQ copie corrigée

  source : BAnQ  /  collection numérique "Canadian Illustrated News"

Mais l'établissement du tracé de ces voies ferrées de la rive nord n'est pas de tout repos.  Plusieurs enjeux sont en confrontation.  Des propriétaires fonciers tirent la couverture pour que le tracé passe par chez eux.

Cela se terminera par le choix de l'emplacement que nous connaissons aujourd'hui, au nord de la (future) rue Saint-Grégoire.  Toutefois, le trajet du train doit traverser le secteur des anciennes carrières de pierre du parc Laurier.  On doit construire alors un immense pont ferroviaire qui surplombe le trou des carrières.  Ce trajet sera aussi celui qui sera plus tard emprunté par le premier train transcontinental à rejoindre le Pacifique depuis Montréal, en juin 1886.  Cette illustration de 1880 nous montre l'ouvrage d'art au-dessus de l'ancienne carrière et l'on peut voir le mont Royal au loin.  Pour les curieux qui souhaitent se situer dans l'espace, on peut dire que le point de vue de l'illustration se trouve aux environs de l'actuel Éco-Centre situé rue Des Carrières.  Les voies ferrées sont toujours situées au même endroit aujourd'hui.  La photo suivante nous montre, avec les points rouges, la situation présumée du fameux pont.  On voit la rue Menrtana à gauche; la rue Laurier en bas à droite; et la rue Saint-Grégoire dans le haut de la photo , qui borde la partie nord du parc.

1976 Parc Laurier, Rhéal Benny, Archives de la Ville de Montréal,VM94-B209-127 copie copy

source : Archives de la Ville de Montréal / photo Rhéal Benny

Par la suite, la carrière servira de lieu d'enfouissement pour la Ville pendant plusieurs années, avant d'être transformée en un parc qui sera aménagé dans les années 1920.  La partie entre les voies ferrées et la rue Saint-Grégoire servira plusieurs années de plus comme dépotoir au grand dam des citoyens des alentours car les enfants s'amusaient ferme dans ce "parc" un peu spécial.

 

C'est la grande messe de l'auto

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Tout le monde le sait, l’automobile fait bien jaser dans le quartier !  On discute avec vigueur de la place que prennent les véhicules sur nos rues.  Où stationner toutes ces autos?  Est-ce un droit?  Est-ce un privilège? 

Toujours est-il que l’auto est bien débrouillarde et se trouve toujours un petit coin pour se loger.  Mais quand même, c’est parfois discutable comme dans notre exemple sur la rue Saint-Laurent.  Le «diable auto» fait maintenant appel au Bon Dieu afin de trouver bonne grâce auprès des résidants.  Je ne suis toutefois pas sûr que ce soit une bonne idée. 

Cette grande messe de l’auto s’organise rue Saint-Laurent juste au sud de Prince-Arthur.  Les photos de 1942 nous montrent les vestiges de l’Église Presbytérienne Chalmer’s, dont la façade a été modifiée pour y ajouter des locaux commerciaux.

16 août 1942 rue Saint-Laurent près de Milton église Chalmers

SOURCE  :  Archives de la Ville de Montréal

 La construction de l’église remonte à 1872 et l’histoire nous signale qu’elle est finalement à vendre au début de 1910.  Les fidèles se sont vraisemblablement déplacés ailleurs en ville, entraînant la fermeture du lieu de culte.  Par la suite, on ne trouve rien de mieux que d’y installer, en 1925, un commerce de mécanique automobile, le Main Garage, qui opère dans la nef de l’église jusqu’en 1941. On constate la popularité grandissante de l’automobile à Montréal, puisqu’une autre structure architecturalement importante, la maison de la famille Molson, angle Sherbrooke, est aussi transformée en station-service (qui existe toujours d’ailleurs).  John Molson, fondateur de la brasserie du même nom s’en porte acquéreur en 1825 et elle sera également transformée en fonction commerciale en 1924.

 Pour ce qui est du Main Garage, on présume qu’un incendie est venu le priver de son toit et ainsi mettre fin à ses opérations.  Les propriétaires n’ont rien trouvé d’autre que de se résigner à démolir le bâtiment.  Le lieu est toujours occupéà des fins de stationnement automobile; comme quoi le «char» est encore très omniprésent dans notre environnement.

CSL 16 août1942 rue Saint-Laurent près de Milton 2 église Chalmers

SOURCE : Archives de la Ville de Montréal

Il est difficile de s’imaginer aujourd’hui qu’une église soit utilisée à des fins de garage de mécanique automobile.  D’une allure sobre et relativement simple, l’église Chalmer’s reprend un langage architectural typique des constructions de cette fin du XIXème siècle dans le quartier.  Pierre calcaire à bossage et pierre taillée pour les chaînages d’angle;  le tout provenant  fort probablement des carrières du Coteau Saint-Louis

Église Chalmers 1910 rue Saint-Laurent pres de Prince-Arthur

SOURCE : BAnQ

Sur cette photo provenant de l’édition du 30 avril 1910 du Star, on peut voir l’église dans son allure originale.  Elle est implantée en bordure du trottoir et on y accède par des escaliers latéraux.

 

 

Les véhicules électriques ...c'est pas nouveau !

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Les voitures électriques sont en vedettes par les temps qui courent.  Pourtant, déjà au XIXème siècle, la plupart des déplacements urbains étaient mus par l'électricité;  on comptait par millions les passagers des tramways montréalais.  Cette image de 1949 montre la rue De La Roche vers le nord depuis la rue Rachel.  

1949 Trolleybus, rue Rachel, coin Du-Parc-Lafontaine, Archives de la Société de Transport de Montréal, 3-949-006 - Copie

Une nouveauté de l'époque, le "trolleybus", est la version moderne du tramway qu'il s'apprête d'ailleurs à détrôner bientôt.  Le dernier tramway quittera nos rues en 1959.  Par ce matin frisquet, la circulation est intense rue De La Roche puisqu'on y voit aussi un de ces nouveaux autobus, ainsi qu'un  cheval qui regagne son écurie ou qui s'apprête à commencer sa journée de travail.  Il faut se rappeler qu'au début des années 1950, la distribution du lait et celle du pain se font toujours avec des voitures tirées par des chevaux.  La petite station-service a été remplacée par un édifice résidentiel de condominiums, ainsi que les petits bâtiments de deux étages en bordure de la ruelle.  Ces derniers faisaient étalage de magnifiques boiseries et corniches; et les façades étaient surmontées de belles mansardes d'ardoises.  Les édifices avaient été transformés en restaurants il y a plusieurs années, dans un mouvement de spéculation afin de transformer la rue De La Roche en un lieu de restauration rapide comme Prince-Arthur et Duluth, qui connaissaient alors une popularité extraordinaire.  La pression populaire fit finalement stopper le projet.  Le paysage architectural et les moyens de transport changent mais l'électricité est toujours là...ça doit être une bonne idée.

 

L.N. Messier avenue du Mont-Royal

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Il y a quelques temps, j'ai inscrit un message rappelant quelques éléments de ce grand commerce de l'avenue du Mont-Royal.

Dans les messages du blog, un monsieur Poirier-Defoy m'a contacté et raconté quelques pages de se propre histoire avec L.N Messier.  Son message est à la fin de cette page.  Je reprends ici le message original.

Depuis quelques temps , les spécialistes s'inquiètent de l'avenir des artères commerciales des quartiers anciens montréalais. Cette photo laisse plutôt deviner l’atmosphère d’une autre époque.  La foule, massée devant le magasin L.N.Messier Ltée, angle Fabre et Mont-Royal, attends les résultats d’une quelconque campagne de marketing de ce grand commerce du Plateau Mont-Royal.  À n’en pas douter, les tirages offrant souvent des prix très alléchants ont encore la cote. 

Ce magasin «départemental» sert alors de phare au succès commercial de l’avenue.  On y retrouve le premier et unique escalier mécanique de l’avenue du Mont-Royal; ce qui lui confère une certaine notoriété et une touche assurée de modernité.  Messier s’est fait connaître entre autres, par ses campagnes de publicité inusitées comme celle de la vente des minis voitures Austin 850, pour la modique somme de 850$.  ( ICI J'AI FAIT ERREUR, VOIR LE MESSAGE DE MONSIEUR POIRIER-DEFOY PLUS BAS ) Le magasin a également offert des bicyclettes 26 pouces, pour 26$.  Mon petit salaire de camelot m'a d'ailleurs permis de m'en procurer une qui pendant plusieurs années a fait ma grande fierté.  Ces bicyclettes venait je crois de Tchécoslovaquie; ce qui a l'époque ne semblait malheureusement pas être un gage de grande qualité.  Pour moi, cela demeurait quand même la plus belle du monde.

Ces années 1950 correspondent à un des âges d’or cycliques de cette grande rue commerciale.  L’annonceur vedette Roger Baulu, adulé du public, est le porte parole du magasin, ce qui lui assure une grande visibilité dans tout Montréal.  L’endroit est aujourd’hui occupé par le commerce l’Aubainerie.

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Voici le message laissé par Monsieur Poirier-Defoy le 10 juillet 2016:

"d'abord merci pour ce beau recueil sur le Plateau.

J'y suis né en 1947 au 1457 Marie-Anne. Ma famille a travaillé chez L.N. (Louis-Napoléon) Messier au 1470 Mont-Royal, dont surtout ma tante, Clémence Belhumeur, qui a dirigé plusieurs départements et plus précisément le personnel pendant plus de 30 ans. Le directeur général était un monsieur Riendeau. Roger Baulu était effectivement le porte-parole et les ventes du Vendredi 13 attiraient des foules énormes. Messier était surnommé Le Petit Morgan et fut le premier magasin a vendre de la fourrure synthétique, le Borg dans les années 50.
J'ai d'abord fait les très populaires parades de mode lorsqu'enfant (premier communiant) avant de conduire l'ascenseur (!), vendre des disques, être caissier ou gérer la réception plus tard. Vers1962, Messier décida de vendre des Austin 850. la garage était au 4584 Papineau au nord de Mont-Royal. Elles se vendaient 1295 $ ( et non 850 comme on le rapporte) mais pour 8.50$ comptant et 8.50$ par semaine !
Messier fut aussi à l'origine de Ti-Coq Volant B-B-Q sur la rue Laurier. On voulait alors concurrencer St-Hubert, évidemment. Vers 1965, des ennuis financiers causés par l'automobile et le poulet, ont entrainé la faillite de Messier, rachetée par A.L. Green (Greenberg).
Mes parents ont aussi eu un restaurant de 1948 à 52, au 1914 Gilford, coin de Chabot, sud-ouest, alors qu'il y avait l'Épicerie Sureau qui existe toujours, coté sud-est,.
Puis un dépanneur au 4247 Chambord, près de Marie-Anne dans les années 60.
au plaisir,

Un beau petit village au coeur de la ville

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Mais dans quel coin du Québec peut-on visiter ce beau petit village?  Oh! Il ne suffit pas d’aller bien loin; vous pouvez même y aller à pied. Rendez-vous rue Berri, près de la rue Boucher, et vous pourrez encore admirer la belle demeure de pierre visible au centre de la photo. Quelques autres maisons de cette époque, surtout celles faites de maçonnerie, existent toujours dans le secteur. Sur cette photo vers 1950, nous sommes au coeur de l’ancien Village de Coteau-Saint-Louis (qui a été créé en 1846 et annexéà Montréal en 1893). Les petites maisons de bois, avec leurs lucarnes et leurs toits à deux versants, sont malheureusement aujourd’hui disparues, sauf une toute dernière rue Lagarde. Elles logeaient les carriers travaillant à extraire la pierre calcaire de la grande carrière Dubuc, sous l’actuel parc Laurier. Ces pierres ont servi à construire plusieurs édifices du Vieux-Montréal; mais surtout dans le Plateau, avec toutes ces façades de pierres grises que l’on retrouve sur nos rues.  Un beau petit village

Village Côte-Saint-Louis A Edgar Gariepy BAnQ copie copy

Source : BAnQ; fonds Edgar Gariepy

 Société d’histoire du Plateau Mont-Royal www.histoireplateau.org

Création de plusieurs centaines d'emplois dans De Lorimier

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Ames, Holden, McCready

                           source BAnQ fond Massicotte     (cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Cette chronique est parue dans le journal "Le Plateau" du 23 septembre 2016

En 1902,  au  moment de son installation sur l'avenue du Mont-Royal, la compagnie James McCready & Co. est le plus important fabricant de bottes et chaussures au Canada.  La compagnie possède des usines dans plusieurs grandes villes canadiennes.  Fondée en 1867 dans le Vieux-Montréal, l'entreprise se déplace en 1902, avec des centaines d'emplois, vers la petite ville de De Lorimier.  Les nouvelles installations occupent l'ilôt Mont-Royal, Fullum, Gilford et Messier.  La municipalité n'existe que depuis 7 ans et on peut penser que l'administration du maire Christophe Messier a consenti de bonnes conditions afin d'attirer tous ces emplois.  Cela garantira d'ailleurs un "boom" important au développement immobilier subséquent de De Lorimier.  Également, la construction simultanée des "shops" Angus, avec ses 12 000 emplois, vient appuyer cet effort dans De Lorimier, bien qu'ils auront un impact majeur pour Rosemont.  On distingue d'ailleurs les cheminées des usines Angus dans le haut de l'illustration.  En 1905, la compagnie prends le nom de Ames, Holden, McCready & Co. et élargit sa production de caoutchouc pour produire des bottes et des pneus.  À la fermeture de l'usine, c'est le magasin Eaton's qui se porte acquéreur des bâtiments pour en faire un immense entrepôt.  Dans les années 1950, le célèbre défilé du Père Noël du grand magasin est préparéà cet endroit et parcours le boulevard Saint-Joseph dans sa route vers le centre-ville.  Après la démolition des bâtiments le site est occupé par un grand concessionnaire automobile et actuellement par un complexe résidentiel et un supermarché.  La petite ville de De Lorimier, créée en 1895, ne ménageait pas ses efforts et  se voulait exemplaire dans son développement.  Elle est finalement annexée à Montréal en 1909.

 

"Le Jardin Botanique du Plateau "

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Cette photographie des années 1900 nous montre les grandes serres du parc La Fontaine où la Ville de Montréal produit toutes les plantes ornementales qui seront ensuite distribuées afin d'enjoliver les grandes places de la cité avec l'arrivée de l'été. 

Parc La Fontaine vers 1909 - 1

Ces serres ont été construites originalement en 1865 au Square Viger, et par la suite, démontées et reconstruites au parc La Fontaine en 1889.  Fabriquées de fonte et de verre, elles sont immenses, mais également très élégantes.  Elles sont à cette époque situées approximativement à l'endroit où est érigé aujourd'hui le monument de Dollard Des Ormeaux.  C'est véritablement l'ancêtre du Jardin Botanique qui lui, sera construit en 1930, dans la foulée des grands travaux de la Crise.  Le responsable du parc et des serres, Monsieur Émile Bernadet, fera vivre cet espace avec passion pendant plusieurs décennies.  Il habite d'ailleurs avec sa famille pendant toute cette période dans une "maison de fonction", dirait-on aujourd'hui, construite près du carrefour Rachel et De la Roche.  La petite histoire raconte même que pendant de nombreuses années, le seul bananier à pousser au Canada se trouvait ici-même dans les serres du parc La Fontaine.  À l'arrière, se trouvait un petit zoo où l'on retrouvait un ours brun, des renards et quelques autres animaux plus ou moins exotiques.  Leurs conditions de vie étaient douteuses mais ils composaient une attraction particulière à ce grand parc.  Dans les années 1950, Monsieur Claude Robillard, le directeur du nouveau service des parcs décide le réaménagement complet du parc.  Les serres, la maison du surintendant, le pont des amoureux sont démolis pour faire place à la modernité.  Le Jardin des Merveilles sera construit en 1958 et le parc accueillera aussi le Théätre de Verdure et le nouveau chalet restaurant


“Le marché Saint-Jean-Baptiste”

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On a déjà parlé du premier marché Saint-Jean-Baptiste, construit vers 1870 à l'angle nord-est du carrefour Rachel et Saint-Laurent.  Ce vieux marché desservait la population de la petite ville de banlieue qu'était alors Saint-Jean-Baptiste (1861-1886). 

Boulevard Saint-Laurent hiver 1952 c angle Rachel copie

photo des Archives de la Ville de Montréal

Au tournant du 20ème siècle, cet équipement municipal est toujours très important pour la population puisqu'il s'agit encore de l'endroit où le choix est le plus grand et où la fraîcheur est toujours au rendez-vous.  Mais l'usure du temps, et l'obligation de mettre au travail les chômeurs de la Grande Crise des années 1930,  fera en sorte que la Ville de Montréal remplacera son vieux marché par un tout nouveau en 1933.  C'est ce marché"neuf" que nous voyons sur cette photographie de 1952.  Avec son expression architecturale d'inspiration Art Déco il est vaste et loge des boucheries, des poissonneries et bien sûr, les étals des maraîchers qui offrent leurs fruits et légumes à l'extérieur sous le grand abri.  À la fin des années 1950, les petites épiceries sont maintenant répandues un peu partout dans le quartier et l'engouement pour le marché public disparaît peu à peu.  La mode des supermarchés modernes signera l'arrêt de mort du marché et il sera finalement démoli en 1966.  C'est aujourd'hui le parc "Des Amériques" qui occupe les lieux.  Que nous révèle cette photo?  On constate que la circulation automobile sur le boulevard Saint-Laurent est à double sens et qu'il y a toujours des tramways.  Outre le marché, les bâtiments que l'on y voit sont toujours debout.  Pour ce qui est de la neige, de la gadoue et des manteaux d'hiver, c'est toujours d'actualité aujourd'hui; et ça ne devrait plus tellement tarder maintenant !

Le "jeune" boulevard Saint-Joseph

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Mais où sont donc passées toutes les automobiles?  C'est pas compliqué, elles n'ont pas encore été inventées.  Au début du siècle dernier, le "nouveau" boulevard Saint-Joseph est une des plus belles avenues de Montréal.  Dans la foulée du mouvement urbanistique américain "city beautiful", né dans les années 1890-1900, la ville de Saint-Louis (du Mile-End) se dote d'un aménagement urbain inédit à Montréal. 

boulevard Saint-Joseph

source : livre Montreal North End / Archives Ville de Montréal

 

Il sera repris peu de temps après par la toute jeune municipalité de Maisonneuve dans l'Est de Montréal.  L'initiateur de cet espace de qualité est l'architecte et ingénieur Joseph Émile Vanier, qui agit comme "responsable" des choses urbanistiques de Saint-Louis.  Vanier oeuvre aussi ailleurs dans le quartier, où il est entre autres responsable de la conception de la deuxième église Saint-Jean-Baptiste (1903) rue Rachel.    

Dans cette photographie captée vers 1905, le spectateur se retrouve angle St-Dominique et regarde vers l'ouest.  Nous sommes au coeur même du noyau civique de cette petite ville.  A droite, on aperçoit le parc Lahaie et, plus loin, le boulevard St-Laurent.  La caractéristique principale de ce lieu réside dans le large terre-plein avec sa double rangée d'arbres et sa promenade centrale.  On imagine mal aujourd'hui se promener au centre du boulevard St-Joseph.  Toutefois, à cette époque, les promeneurs n'étaient distraits que par le passage des voitures à chevaux.  La vie suit alors un rythme plus calme que maintenant. 

Le terre-plein planté d'arbres cesse à Henri-Julien, frontière est de la ville.  Il sera poursuivi plus loin par Montréal mais ne sera que gazonné et planté d'arbustes.  Cela prendra plusieurs décennies avant que ce grand boulevard ne soit complété.  Le beau terre-plein disparaît en 1961 lors de l'élargissement du boulevard.  Il faut se rappeler que cet aménagement a persisté tout ce temps grâce aux efforts et à la perspoicacité du conseiller Jos.-Marie Savignac qui l'a défendu bec et ongles jusqu'à son départ de la politique en 1961

Les dispensaires Goutte de lait

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Au début du XXème siècle à Montréal, le commerce du lait relève plus des lois du Far-West que de règles sanitaires convenables.  Plusieurs entrepreneurs s'inventent laitiers et tous n'ont pas la rigueur qu'exige la traitement de cet aliment fragile.  Les ménages ne peuvent compter que sur les petites glacières domestiques afin de conserver leur lait.  Le transport, la manutention et l'entreposage des bidons de lait n'est pas garant de sa bonne qualité.  Ajoutons à cela que la pasteurisation du lait n'est pas encore obligatoire à Montréal et vous avez les conditions parfaites pour générer de sérieux problèmes.  D'ailleurs, à cette époque, un nourrisson montréalais sur quatre décède dans sa première année de vie. 

Sainte-Justine goutte de lait 1912 arch

 source : Archives de l'Hôpital Sainte-Justine

 C'est ce qui incitera la docteure Irma Levasseur, première canadienne-française à obtenir son diplôme de médecine, à créer avec d'autres femmes l'hôpital Sainte-Justine en1907.  Après une année sur la rue Saint-Denis, l'hôpital déménage avenue De Lorimier au sud  de Rachel.  Vers 1910, on souhaite apporter une solution à ce problème du mauvais lait en créant les "Gouttes de Lait".  Véritables CLSC avant la lettre, ces dispensaires offriront pour un coût minime, ou même gratuitement, un lait de qualité.  Les mères y sont aussi invitées afin de recevoir des conseils sur les soins à apporter aux nourrissons et aux enfants.  Cette belle photo (tout de même un peu scénarisée) nous montre cette distribution de lait dans un logement en face de l'hôpital.  On peut également admirer les belles boiseries victoriennes de l'escalier qui mène aux étages.  Ce n'est que plus tard, avec l'utilisation de l'acier pour leur fabrication, que nous verrons apparaître les fameux escaliers courbés si typiques de Montréal.

 

La terrain des Expositions à Fletcher's field

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Très beau panorama du terrain des Expositions qui se tenaient annuellement dans ce grand espace reliéà Fletcher's field.  La numérotation passe en revue différents éléments de cette manifestation.

terrain des expositions

 La source de la photo est inconnue.  Faussement attribuée à Notman selon le Musée McCord


1. Palais de Cristal
2. Institut des sourds-muets, des Clercs de Saint-Viateur, rue Saint-Dominique.
3. Église de Saint-Enfant-Jésus-du-Mile-End (premiere version par Victor Bourgeau) avant la réfection de sa façade en 1902 par l'architecte Joseph Venne..
4. Providence du Saint-Enfant-Jésus (1874)
5. Passerelle enjambant la rue Mont-Royal afin de relier la partie au sud qui s'était ajouté au terrain original avec les années..
6. Avenue du Mont-Royal
7. Rue Bleury (du Parc)
8. chemin Olmsted; aménagé en 1876 par Frederick Law Olmsted, l'architecte de paysage, concepteur de Central Park à New-York.
9. Petite maison apparaissant aussi dans une photo de 1910 sur envoi http://histoireplateau.canalblog.com/archives/2007/01/18/3735147.html

Quand on regarde de haut les gens du Plateau

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En 1876, la Ville de Montréal décide d'aller de l'avant avec l'aménagement de trois grands parcs urbains afin de doter la ville d'espaces verts qui lui font alors cruellement défaut.  On planifie l'aménagement de l'Île Sainte-Hélène, du parc Logan (futur parc La Fontaine) et du mont Royal.  Ce dernier est le parc le plus vaste et aussi le plus prestigieux puisqu'il est conçu par Frederick Law Olmsted, l'architecte de paysage responsable de la conception du Central Park de New-York.  L'engouement des montréalais pour la montagne est instantané et tout le monde veut l'explorer. 

funiculaire observatoire vers 1908 BAnQ 1951560

 

Si vous n'avez pas d'attelage pour vous y amener, il vous reste toujours vos mollets; mais ça en prend de bons.  En 1885, pour vous faciliter la tâche, on dote le versant Est de la montagne d'un funiculaire impressionnant.  Le départ du trajet se trouve angle du Parc et Duluth où les visiteurs empruntent un premier wagon qui les amène au pied du funiculaire proprement dit.  Après une montée vertigineuse, les promeneurs se retrouvent sur une grande plate-forme d'observation qui permet d'admirer à loisirs le centre-ville, le fleuve, la Montérégie et bien sûr le Plateau.  L'endroit est abrité et ombragé et les curieux peuvent y flâner à l'aise.  Tout ce beau monde arbore ses habits du dimanche et qui sait ...peut-être trouveront-ils l'âme soeur parmi toute cette foule.  Un escalier interminable jouxte le funiculaire pour ceux et celles qui veulent faire l'économie des frais  de la descente; ou qui veulent simplement étirer leur temps de promenade.  On scrute le panorama de cette petite ville de Saint-Jean-Baptiste qui sera annexée à Montréal en 1886 et l'on admire cette belle ville de Montréal; la Métropole de ce jeune Canada.

funiculaire Mont-Royal BANQ 6537

 

les illustrations proviennent de la BAnQ

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